Vous connaissez la ferme des 12 vaches?

Vous connaissez la ferme des 12 vaches?
Vous connaissez la ferme des 12 vaches ? Et bien Marie Costedoat à Bonnegarde souhaite y  faire valoir un système à taille humaine. En janvier 2019, elle s’est installée sur la ferme familiale où elle décide de remplacer les vaches noires et blanches par 12 jersiaises ! Elle sort du « schéma classique » et souhaite valoriser le produit de A à Z. Des vaches heureuses nourries uniquement à l' herbe et élevées en prairies, Du bon lait, un laboratoire de transformation et des caves d'affinage pour fabriquer des fromages et le projet de vendre sa production en circuit court sont les ingrédients d’une belle réussite.


 



 

«  C’est génial, c’est ça que je veux faire  »

 

A la sortie du collège, encouragée par ses parents dans une nouvelle voie, Marie part au lycée de Mauléon pour obtenir son bac pro vente et marketing. A la suite, elle sera vendeuse spécialisée en animalerie à Pau. Mais la campagne lui manque, elle préfère revenir au village natal de Bonnegarde pour travailler de ses mains dans des fermes voisines. Marie fait alors la saison chez Frédéric Camguilhem, qui lui conseille d’aller échanger avec Fanny et Jean Baptiste à la ferme Lait p’tit béarnais près d’Orthez. De là s’enchainent les rencontres avec des jeunes agriculteurs passionnés et plein d’entrain. A leur côté, elle travaillera 3 ans pour la ferme ainsi que pour le collectif les superfermiers, lui laissant le temps de murir son projet.
 

« aussi parce qu'elles sont attachantes»

 
En 2017, son père part à la retraite, sa mère sera alors cheffe d’exploitation 1 an. En 2019, Marie s’installe sur 35 Ha avec les aides jeunes agriculteurs, accompagnée par la Chambre d’agriculture et le CER. Elle obtient la validation des acquis  grâce aux 3 dernières années dans le milieu agricole. Le choix est fait des jersiaises pour la qualité de leur lait et leur rusticité (et « aussi parce qu’elles sont attachantes »). La conduite est en système ultra simplifié avec pâturage tournant. Dehors toute l’année, les vaches ont un accès libre au bâtiment. L’hiver, quand le sol ne porte plus, les prairies sont fermées et elles ont accès au bois. Elles ne consomment que de l’herbe et du foin. La ferme est en totale autonomie si ce n’est pour les minéraux.
Tous les jours à 2 jours, ou tous les 3 jours l’hiver, elle transforme le lait en fromage, crème et fromage blanc/faiselles. Elle se forme toujours pour acquérir de la technicité car la transformation fromagère est parfois complexe et la qualité des produits reste une priorité. Les produits laitiers sont vendus en direct sur le marché d’Amou, 10 AMAP, à la ferme et à des magasins fermiers et restaurateurs. Marie apprécie particulièrement le contact avec la clientèle même si seule sur la ferme, elle ne peut y consacrer le temps qu’elle aimerait.
Des projets ? elle en a plein : des petits nouveaux dans la gamme (rendez-vous au printemps), aménager un parcours de visite pour les clients et leurs faire découvrir l’agriculture, et pourquoi pas quelques cochons pour valoriser le petit lait !
Et quand on lui demande quels sont les inconvénients de son métier, Marie avec son grand sourire a bien du mal à en trouver. « faire un métier passionnant, respecter ses valeurs, vivre des journées et s’émerveiller au rythme de la nature, je n’en vois pas ! Le seul inconvénient c’est qu’il faut toujours se remettre en question mais c'est si passionnant la créativité ! Après 3 ans d' installation je ne vois pas de réel inconvénients, on en reparle dans 5 ans ... :) ! »